Urbanisation acte II, elle est où la mer ?

Elle est où la mer à CONAKRY ?

CONAKRY est une presqu'île, c’est-à-dire presque une île. Ca veut dire que la mer est sensée être partout et jamais très loin. Quelle chance ! Les conakryka devraient tous dire : "j'ai la chance d'habiter dans une presqu'ile…"

Mais à Conakry on ne la voit pas la mer. Conakry finalement ce n'est pas une presqu'ile, c'est presque une presqu'ile.

Ah ce mot "presque" comme il est frustrant, comme il est symptomatique de la situation en Guinée. Le goudron de la route Conakry - Forecaya est presque terminé. Presque, … donc non. Les gens sont presque heureux, mais presque, donc non.

Mais à Conakry c'est pire. A Conakry on tourne le dos à la mer. C'est un comble. On tourne le dos à ce qui est beau. Si on voulait schématiser, c'est comme si on était sur une ile et qu'on construisait tout autour des murs ! Et pour voir la mer, on regarde la TV...

Quelle tristesse!

Ca c'est une ville balnéaire ! … mais ce n'est pas Conakry, c'est Nice

Mais pourquoi se résigner ? Pourquoi ne pas rêver ?

Pourquoi ne pas avoir comme ambition que Conakry ressemble à la photo ci-dessus? Ci-dessus, on appelle cette côtière " La promenade des anglais". Elle est située à Nice.

Elle est connue dans le monde entier. C'est une ville très riche qui attire les touristes, des fortunés, des célébrités (Georges Clooney vient d'acheter dans la région), les entreprises. Cette ville est gérée par un maire volontaire et à poigne, M Christian Estrosi.

Je donne son nom, pour insister sur le fait que derrière tous les projets, il y a parfois juste un homme, de la bonne volonté, une poigne. Non ce n'est pas le Président qui doit tout faire, tout le monde a sa part.

Il faut arrêter d'attendre d'un Président qu'il fasse le boulot. Et si faisait des propositions intelligentes, peut-être qu'on serait écouté ? Au lieu d'aller manifester sans cesse et d'aller jeter des pierres.

Bien sûr les fatalistes diront, "ici ça ne marche pas comme ça… blablabla". Les "presques" (le nom vient d'être lancé) vous diront qu'ils y avaient pensé, et qu'ils allaient le faire, … enfin presque …

Conakry pour le moment c'est plutôt ça ...

M. Christian Estrosi est petit-fils d'immigrés italiens, il n'est même pas Niçois si on veut. Si je donne cette précision c'est pour souligner l'importance de s'intégrer dans un projet d'union.

En effet, Conakry a tendance à communautariser ses quartiers : quelle "connerie"! Quel retour en arrière, quelle vision rétrograde. On a parfois l'impression que la vision de certains c'est de faire ressembler Conakry à Damas en Syrie ? Ou Beyrouth au Liban ? … Moi, je préfère Nice, Cape Town, etc. .

M. Estrosi a travaillé pour Nice, les Niçois, et les générations futures. Un point c'est tout.

Puisqu'on parle d'Italie …


En Italie du Sud, il y a une ville qui s'appelle Reggio di Calabria. La ville a été complétement détruite lors d'un séisme de 30 secondes, le 28 décembre 1908 suivie d'un tsunami.

La Ville a été reconstruite mais déjà avec une vision, un souci de l'esthétique, du social, de l'humain.

Un Maire qui était tombé amoureux de la "Promenade des anglais" a décidé de la reproduire à l'identique. Il a importé les matériaux, les arbres, le style.

Le résultat est impressionnant. Le bord de mer est à présent magnifique, agréable, juste en face du volcan destructeur, l'Etna.

Il faut arrêter de PRIVATISER le littoral de Conakry


Je vois encore des constructions d'immeubles au bord du littoral !!! Quel gâchis ! Vraiment quel gâchis !

Donner à quelques centaines de privilégiés un spectacle magnifique sur l'océan, et par là même, priver des milliers d'autres, voire des millions de guinéens de la beauté d'un paysage !

Dans certaines zones c'est trop tard, et pour très longtemps, comme ici dans une zone de Conakry.


Cette photo a été réalisée il y a quelques années. Ici, i y avait un petit port de pêche, des pirogues, de l'animation. Il y avait du monde, on pouvait y accéder. C'est vrai ça ne sentait pas bon, mais bon, le poisson ….

A présent toute cette partie est bétonnée. Un superbe hôtel y a "pris plage", collé à la mer. L'hôtel est magnifique, le service est excellent. Mais il est collé à la mer, et l'entrée est réservée aux clients. Donc si vous n'êtes pas client, vous serez condamné à voir la face B de l'hôtel, à savoir des grilles, le parking.

Et comme 99% des gens Conakry ne seront pas clients, 99% des Conakryka ne verront jamais cette vue magnifique. Leurs enfants non plus d'ailleurs…

Et pourtant,

Et pourtant il eut suffi de construire cet hôtel à une certaine distance de la mer, et entre la mer et l'hôtel, juste à quelques centaines de mètres, de laisser un espace public. Une route, bordée de verdure, de palmiers, de bancs. Etc.

Pour quelques centaines de mètres ça aurait pu être ça. Pour quelques centaines de mètres ...


Il faut une loi "littérale" intelligente et visionnaire

Dans le monde, les villes les plus belles sont celles qui ont eu une politique visionnaire qui a su imposer des règles.

C’est-à-dire une loi qui rende au public, à la population, aux touristes, au monde, les accès au littoral. Une réglementation qui définisse clairement la distance entre toute construction et le littoral.

Par exemple, à Djerba,


A Djerba, le gouverneur de l'île en plus de la loi littorale, a interdit des construction au-dessus des palmiers. Le résultat a fait de Djerba, Djerba "la douce", où on voit le ciel bleu d'un peu partout.

Au Vietnam, la vue mer est très taxée.

La taxation est très lourde et calculée en fonction de l'exposition de la façade à la mer. C'est pourquoi on voit des immeubles très fins, juste pour éviter les construction en horizontale et pour laisser entre les immeubles un accès à la côte.

Je ne dis pas que c'est joli ni que c'est un exemple à suivre, mais c'est pour montrer la puissance d'une loi littorale. D'ailleurs les façades mer sont-elles taxées à Conakry ?


A qui appartiennent ces zones côtières, si ce n'est aux générations futures? C'est pourquoi avant de prendre certaines décisions de ce genre, il faut penser long terme, très long terme

Il reste quelques zones à sauver, mais de moins en moins, grignotées par des projets immobiliers. C'est un sujet aussi important que le réchauffement climatique pour les générations futures de Guinée.

Vite, sauvons les côtes de la presqu'ile! Rendons-les au public. S'il vous plait, au plus haut, proposez nous un plan urbanistique, demandez aux plus grands architectes de se pencher sur le sujet. Vite ça urge.

TAGS : URBANISATION

Serge SUPPA
Fondateur de l'agence digitale POPTRAFIC